
Bachelor 1ère année, 2013 / Atelier ALICE, Prof. Nigel Peake / Programme : Concevoir un espace d’après l’interprétation d’une image et une phrase d’un écrivain ou d’un cinéaste.
« I can’t conceive of doing something out of sequence. I love the classic narrative form in a play. »
– Allan Stewart Königsberg (plus connu sous le nom Woody Allen)
Sur la terre prend forme à trois reprises une marque de dimension et de force presque égale. Ce qui différencie ces trois marques, ce sont les directions qu’elles prennent. Elles se diffusent à partir d’un centre qui les relie entre elles. Chacune d’elles ressemble à un couloir dans lequel le visiteur peut marcher.
Si celui-ci s’éloigne du centre, il va inévitablement être confronté à un cul-de-sac et être bloqué dans son avance car les murs en s’éloignant du centre se rapprochent entre eux, de plus en plus, et finissent irrémédiablement par se toucher.
Le visiteur peut quitter ce couloir et se rendre en direction du centre. Il peut emprunter un autre couloir, mais ce dernier le mènera au même résultat : pas d’échappatoire. Rester en-bas, sur cette terre, n’offre aucune issue. Tous les passages vers l’extérieur sont bloqués.
Mais le visiteur peut décider de regarder au-dessus de lui pour trouver un passage. Au centre, un peu dissimulée, se trouve une échelle. Une fois qu’il l’a empruntée, le visiteur pose les pieds sur un sol lisse et blanc. Là, le monde s’ouvre à lui : il a devant ses yeux un espace vaste et ouvert. Il n’y a plus aucun mur, ni couloir. Son champ de vision ne connaît aucune limite. Son histoire peut commencer, il a maintenant la liberté de décider où il veut aller.
Tel le drame qui se déroule dans Interiors, mon espace représente l’enfermement dans lequel trois sœurs et leur mère luttent chacune à leur manière. Les trois soeurs sont liées par leur mère, au centre de leur vie. Chacune est dépendante d’elle. Ces trois filles sont enfermées dans la prison mentale que leur mère leur a bâtie et imposée inconsciemment au fil des années.